Le temps de la Sorcière d' Arni Thorarinsson


Après Indridason, les éditions Métailié nous invitent à découvrir un nouvel auteur islandais... au nom toujours aussi compliqué Arni Thorarinsson. Cette fois-ci, vous n’aurez pas à

suivre la figure classique du flic alcoolique mais Einar, journaliste quoique ....alcoolique « en pause » comme il aime le répéter .

Einar, journaliste dans un quotidien du soir islandais, est muté dans la petite ville du Nord, Akureyri pour diversifier la ligne éditoriale de son journal.
Un journaliste envoyé en punition dans la «province islandaise».
Oui, car il y a une «province» en Islande, et si à nos yeux Reykjavik est un trou perdu au bout d'une île perdue, et bien les villages d'Islande sont, aux yeux des habitants prétentieux de Reykjavik, des petits trous perdus au bord d'un trou perdu au fond d'une île perdue !
Bon gré mal gré, il s'acquitte de sa tâche, en compagnie d'un collègue bougon et de Joa ,sa photographe qu'il découvre lesbienne. C'est d'autant plus difficile lorsqu'on vient juste de décider de rester sobre... Mais bientôt les faits divers s'accumulent : une mère de famille se noie en kayak, un adolescent disparaît et est retrouvé mort dans une décharge alors qu'une de ses amies se suicide. Einar, buté, mène l'enquête, quitte à prendre quelques coups...

Ce roman est intéressant à plusieurs titres. Malin, Einar a du caractère et résiste au pression de son rédacteur en chef qui n’a qu’un objectif, la rentabilité.
La mise en scène de fabrique de l’information est bien vue et l’intrigue bien construite : dans une Islande en proie à la mondialisation et à une anglicisation forcée, Arni Thorarinsson « tricote » plusieurs enquêtes qui ont du sens ; elles vont bien sûr finir par se recouper à la fin.

Habituée à la froideur et la tristesse des Indridasson, cet auteur là montre une toute autre facette de l'Islande.
C'est avec un humour finement dosé que Arni, fils de Thorarins, nous dépeint la vie de ses concitoyens : la mode, les portables, la politique de village, le business de la politique, les jeunes étudiants, la drogue, l'attirance pour le Danemark, les immigrés venus des pays de l'est et l'anglais qui envahit la langue natale ...

Son personnage est un peu largué par la vie, exilé en province, a priori destiné à écrire dans la rubrique des chiens écrasés...mais finalement il se passe des choses au nord, et le tout raconté avec humour noir ce qui ne gate rien.

Un polar islandais dans la droite ligne d'Indridason, mais on passe cette fois-ci de l'autre côté du miroir, à savoir du côté des journalistes, avec qui la police ne fait guère bon ménage.
On découvre aussi les problèmes opposant les Islandais de souche aux nombreux émigrés de tous pays venus fournir une main d'œuvre bon marché pour le chantier d'un barrage.

Les confrontations sont violentes, mais la police cherchera à minimiser les choses car  trop d'intérêts sont en jeu.

Une bonne surprise mais un récit assez défaitiste, ponctué par beaucoup d'humour et une critique acerbe de la société islandaise. Les personnages sont entiers et très convaincants tant et si bien qu'ils paraissent authentiques.

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