Secondes noires de Karin Fossum



Ida Joner est une jolie fillette de neuf ans qui fait le bonheur de sa mère, Helga .Ida est une enfant exemplaire comme en reverait n'importe quelle mère et surtout un enfant unique et couvée. Un matin , impatiente d'attendre son 10ème anniversaire , elle enfourche son vélo -  un beau vélo jaune tout neuf et à pédales - pour aller faire quelques emplettes en ville, " des bonbons surtout ,puis une bande dessinée"...Et disparait.
Lorsque sa fille ne revient pas, Helga craint le pire et a de suite le sentiment que quelque chose de terrible a du se passer .

La communauté dans laquelle elles vivent ( une petite ville norvégienne d'extérieur respectable mais où les passions et secrets restent cachés sous la surface propre)  s'organise et une battue commence , mais on ne trouve de traces ni d'Ida ni de son vélo.
Helga s'appuie fortement sur sa sœur, Ruth, et son ex-mari, Anders. Sa sœur a elle aussi sa part de problèmes. Son fils, Tomme traîne avec un trafiquant de drogue présumé, Willy Oterhals, et son comportement à la maison est de plus en plus difficile . Ruth est de plus en plus convaincu qu'il lui ment et qu'il est peu être impliqué dans des affaires louches.

Le courtois et distingué inspecteur Konrad Sejer et son jeune acolyte Jacob Skarre prennent l'enquête en main.  L'interaction entre eux - le jeune homme voit son patron comme un mentor - est prometteuse, mais on peut parfois regretter le manque de developpement de Karin Fossum sur cette relation . Sejer est un personnage fascinant et mérite peut être davantage l'importance qu' il lui est accordée. Il est grand et imposant, et intègre croit encore au respect et à la dignité que l'on se doit d'apporter à tout suspect.
Sejer est aussi compréhensif , attentif et patient, préfèrant permettre au coupable de choisir le moment opportun pour se confesser.

Comme le roman se déroule dans une petite communauté norvégienne, ce type de paramètre présente toujours certaines difficultés pour un auteur de romans policiers, car il existe un nombre limité de suspects pour brouiller les pistes. Mais Sejer connait et comprends trés bien ces concitoyens.
Il se contente d'attendre son heure, à les interroger délicatement et avec soin, persuadé qu'il y parviendra à la fin et avec un minimum de dommages non seulement pour la famille de l'enfant disparu, mais aussi pour la communauté elle même.
Un mélange entre le Cadfael d'Ellis peters et l' Erlendur d ' Indridason.Une touche anglaise aussi tout en évitant de tomber dans l'archétype du personnage lisse et sans défauts.
Il est réconfortant avec Helga dans ses temps de douleur et d'inquiétude. Il ne tarde pas à retrouver la bicyclette d'Ida , mais cette découverte ne fournit aucune preuve supplémentaires à l'enquête.

Plusieurs jours plus tard , le corps d'Ida est retrouvé sur le bord d' une route. Elle ne semble pas avoir été blessée ni violée, vêtue d'une chemise de nuit coûteuse et soigneusement enveloppée dans une housse de couette blanche.
La chasse conduit finalement vers un homme du pays, Emil Johannes Mork, qui est quelque peu mentalement déficient et n'est capable de sortit qu'un seul mot, "Non".

Alors bien sûr , on peut trouver l'intrigue prévisible et les efforts de l'auteur pour jeter des soupçons sur certains des autres personnages un peu vains. Cependant, tout cela est à mon sens secondaire. Nous savons assez rapidement qui est impliqué .Mais ce que nous ignorons, c'est le mobile ....et un mobile qui ne sera pas facile à discerner !!!
Secondes noir n'est pas un thriller au sens propre du terme et encore moins un "Procedural " , c'est plus une étude sociologique sur la dynamique de la famille, même celles qui semblent être unie et heureuse. sur la famille d'Ida , morte sur le siège arrière d'un véhicule mais aussi sur celle d' Emil Mork et la relation qu'il entretient avec sa vieille mère Elsa, et sur la famille de Ruth et les tensions avec Tomme en pleine crise d' adolescence.

Comme dans tous les romans de Fossum, le point fort est sans aucun doute l'écriture quelque fois un peu guindée mais fluide et attachante.
Et l'air de profonde tristesse qui monte au fil de se roman autour de la disparition et le meurtre d'un enfanr , n'est jamais entaché de voyeurisme. Il faut rendre hommage à la sensibilité et à l'empathie de Karin Fossum et de Secondes noires.
Un polar certes atypique mais un polar rare qui nous arrache des larmes.

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