Le Tueur en série au Cinéma




Si nombreux sont les serial killers à venir hanter le cinéma , votre poste de télévision ,ou  la littérature depuis quelques années, rares sont les vrais tueurs en série qui ont fait l’objet d’une adaptation cinématographique.
Le cinéma et à fortiori , le cinéma américain ( mais pas seulement) a toujours été très préoccupé d’étudier ces meurtriers
En cela, il n’a fait que traduire en images une obsession qui existe déjà chez de nombreux écrivains. Le cinéma a-t-il fait le tour de la question ? Je ne crois pas car malheureusement il y aura toujours matière a scénari.
S'il ne fallait lister que dix films s'inspirant des faits et actes ou retraçant la biographie de célèbres serial killers, ce serait certainement ceux là...La liste n'est certes pas exhaustive mais ces dix long-métrages sont très certainement représentif de leur époque.





The Lodger, film muet de 1926 réalisé par Alfred Hitchcock dont c'est le troisième film et vraisemblablement le premier chef d'oeuvre.
C’est un mélodrame assez typique de l’époque, superbement filmé (en studio...) . Le premier film américain sur Jack l’Eventreur ( librement inspiré , certes) repose sur une atmosphère effrayante, et capture la panique et la paranoïa qui régnaient à Londres durant les meurtres de l’Eventreur. Les acteurs sont excellents, notamment celui qui joue le tueur.
À Londres,un tueur en série assassine des jeunes femmes blondes, dans le style de Jack l'éventreur. Un homme à l'air mystérieux se présente pour louer une chambre chez Mr et Mrs Bunting et tout dans le film est fait de façon à le rendre suspect : il se présente avec une écharpe qui lui cache le bas du visage. . Daisy, leur fille blonde comme les victimes du tueur, s'éprend de l'étrange locataire. Joe, le petit ami de Daisy, est le détective chargé de l'affaire. Il devient jaloux du locataire et le soupçonne d'être le tueur.
Dans le film se retrouvent quelques influences du cinéma expressionniste allemand : les ombres inquiétantes la nuit dans les rues ,  l'image des Bunting , inquiets pour leur fille, en bas de l'escalier avec des visages bouleversés.
Dans ce film on trouve tout Hitchcock , sa façon de mener  le spectateur  vers une fin toute différente de ce qu'il avait pu penser et tout cela sans une minute d'ennui .









Psychose , autre Hithcock sort en 1960 et Anthony Perkins, Janet Leigh et Vera Miles y jouent magistralement les rôles principaux.
Marion Crane, simple employée au Nevada, s’enfuit avec un magot de 40 000$ volé à un client, pour rejoindre son amant, Sam Loomis, en Californie. Sur la route, fatiguée, elle s’arrête à l’écart de la route nationale, au Bates Motel, tenu par Norman, un sympathique jeune homme qui prend soin de sa pauvre mère dans ses vieux jours. Marion pense pouvoir s’y reposer avant de repartir pour Phoenix. Mais Maman Bates est plus acariâtre que prévu...
"Psychose, ça ne se raconte pas, ça se crie", comme Janet Leigh sous la douche. Retournement de situation, suspens à couper le souffle, scénario au cordeau, jeu d’acteur magnifique et mise en scène extraordinaire, ce film doit absolument être vu !!!
Il s'inspire du cas d’Ed Gein, surnommé le boucher de Plainfield , personnage torturé qui bouleversa l'Amérique et qui le fit rentrer dans le panthéon des tueurs.

C' est suite au décès de sa mère en 1945 que la vie insipide de Ed Gein se transforma, il resta seul dans sa ferme et commença à avoir des goûts macabres.Il voulait ressusciter sa mère, devenir sa mère. Pour cela, il se déguisa en femme, d’abord avec les vêtements de sa mère, puis avec de la peau humaine.
Massacre à la tronçonneuse et le personnage d' Hannibal Lecter se basent aussi sur l'histoire de ce tueur dérangé et dérangeant.
Ce film aura deux suites plus ou moins réussies.








Les tueurs de la lune de miel de Leonard Kastle ou l’histoire vraie du couple de tueurs en série Raymond
Fernandez et Martha Beck, une infirmière obèse et un bélâtre gigolo, fous amoureux l’un de l’autre, qui assassinèrent des femmes que Raymond séduisait, afin de leur voler leur argent.Ils furent accusés d'avoir tué plus de vingt femmes sur deux ans.
C'est sans doute l’un des films les plus mésestimé de tous les temps alors qu’il touche la perfection. Le travail du réalisateur est impressionnant et original et les deux acteurs principaux, Shirley Stoler et Tony Lo Bianco, sont tous simplement fabuleux.
Filmé dans un sublime noir et blanc, ce film montre le couple "au naturel", sans l’idéaliser (contrairement à Bonnie et Clyde dans le film homonyme). Martha Beck est "la grosse", celle qui ne connaît pas l’amour et son comportement, bien qu’horrible, paraît logique et compréhensible.

Le film décrit en fait sa quête du bonheur. Ray Fernandez est un personnage complexe, un gigolo qui se conduit pourtant comme un enfant. Il montre aussi que, alors que leurs crimes deviennent de plus en plus horribles, leur désir sexuel augmente.
Kastle est compositeur d'opéra , et un véritable amateur en matière de cinéma. Obnibulé par le procés des deux tueurs dont il suit quotidiennement les débats , il propose son scénario à Scorcese qui refuse. Il le filmera lui même donnant par là même , au film, sa dimension authentique.
Le film n’est pas visuellement violent, mais il l’est psychologiquement. Très troublant.








Deranged de Jeff Gillen et Alan Ormsby date de 1974 et conte l’ histoire d’Ed Gein ( encore lui !!! ), un homme vivant dans une petite communauté rurale du Wisconsin et prenait soin de sa mère alitée, une femme agressive et dominante, qui lui apprend que toutes les femmes sont mauvaises. Elle finit par mourir et elle lui manque tellement qu’un an plus tard, il va déterrer son cadavre pour la ramener chez lui. Il apprend la taxidermie , l' empaille et, finalement, se met à tuer.

Ce film fourmille de détails, plutôt que de seulement s’inspirer de son cas comme dans Psychose. L’acteur qui joue Gein est excellent et dérangeant de vérité : C'est à Robert Blossom qu'incombe la lourde tâche d'interpréter Ezra Cobb / Ed Gein. Sa performance se révélera assez impressionnante, par les mimiques qu'il fait avec sa bouche ou son regard tantôt absent, tantôt habité par la folie totale. Même ses vêtements, dont la fameuse chemise à carreaux et la casquette, rappelerons immédiatement aux spectateurs le look de Ed Gein, comme on peut le voir sur quelques photos d'époques.
Le film a quelque chose de documentaire, souvent filmé à l’épaule, sans musique et certaines scènes sont particulièrement affreuses car très réalistes ( dans la veine des films d' horreurs des seventies ).
Deranged est aussi un film particulièrement macabre, de par la bande son du film, joué à l'orgue d'église, mais également de par son imagerie. Cimetière, corps décomposé, tout concours à créer une atmosphère glauque et étouffante.
âmes sensibles, s’abstenir...comme le prouve la bande annonce :









Le Docteur Petiot de Christian de Chalonge avec Michel Serrault , sorti en 1990 fait peut être ici figure d' intrus puisque seul film français sur cette liste , mais il est véritablement incontournable. Michel Serrault dans une interprétation stupéfiante ( c'est peut être un de ses meilleurs rôles) y est d'ailleurs le producteur.

Le docteur Petiot, medecin parisien dans la France occupee de 1944 etait un homme bon. Admirable père de famille, genereux avec les pauvres, il excellait dans sa profession. Pourtant, c'etait aussi un monstre et nul ne se doute que derrière la façade se cache un psychopathe monstrueux, fasciné par les horreurs nazies.
Il faudra attendre la Libération pour que soit découvert le charnier personnel du docteur, en plein coeur du XVIème arrondissement. Se faisant passer pour un passeur , Petiot y brûlait ses victimes fuyant les nazis et juives pour la plupart après les avoir dépecées et se faisant passé pour un passeur.

Un personnage sacremment detestable ( voir chronique plus haut dans ce blog que je vous invite à lire)
Ce film a ouvert beaucoup de polémique sur le role de Serrault .D'aucuns disent que Serrault a dédramatisé ce joueur en le jouant à la Mocky , d'autres que Serrault l'a sublimé, la magnifié.
A voir absolument , ne serait ce que pour le coté historique et la dernière image, clôturant le film sur toutes les valises de ceux qui avaient cru en ce voyage vers l'argentine...







Henry, Portrait d’un Serial Killer de John Mc Naughton est lui aussi sorti en 1990 et est très fortement inspiré
des méfaits de Henry Lee Lucas et Otis Tool qu'il présentent d’une manière quasi-documentaire.

C’est un film très choquant et peu ragoûtant. Sa réalité "clinique", son image granuleuse, l’ambiance particulièrement glauque (les meurtres, les dialogues, la relation incestueuse avec Becky...), et l’excellence des acteurs dont Mickael Rooker fait qu’on se croirait réellement en présence de Lucas et Tool. Et on a vraiment pas envie de rester là ! (ce film est interdit au moins de 16 ans).
Tourné en 1985, Henry: Portrait Of A Serial Killer, n'a pas été distribué en salle avant 1990! Son mélange de cinéma-vérité et de violence a non seulement fait fuir plusieurs spectateurs, mais aussi les distributeurs. Le film a peut-être tardé à se faire connaître, mais aujourd'hui, il est considéré comme un des films d'horreur les plus réussis.
Film presque tabou, Henry: Portrait Of A Serial Killer est un regard hyper réaliste dans la psychée d'un meurtrier en série. Évitant les clichés habituels, le film de John McNaughton ne balance aucun jugement ni théorie bidon sur les actes de son personnage. Il se contente de nous montrer le tout à froid, sans aucune explication.
Henry Lee Lucas est l'un des tueurs les plus prolifiques d'Amérique. Sa mère, prostituée, l'obligeait à s'habiller en fille, et son père était un cheminot qui perdit ses jambes dans un accident de train.

Il aurait commis son premier meurtre à l'âge de 15 ans.
Il assassinera d'ailleurs sa mêre. Aujourd hui on va jusqu'à lui attribué près de 360 meurtres. A voir ce petit documentaire :



Serial Killer Henry Lee Lucas 1.2
<>. - L'info internationale vidéo.





Summer of Sam  est un film de Spike Lee tourné en 1999.
 New York, été 1977. La chaleur étouffe la métropole tandis qu’un dangereux serial killer, surnommé "le fils de Sam" (alias David Berkowitz), s’attaque aux couples et aux jeunes femmes seules du Bronx. La police est sur le qui-vive et les New-yorkais cèdent de plus en plus à la paranoïa et à la panique, surtout qu’une gigantesque panne de courant paralyse la ville et que les éboueurs sont en grève...
Le film s’appelle "l’été de Sam" et non pas "le fils de Sam". Il ne s’intéresse donc pas franchement à David
Berkowitz mais s’attache plutôt à retranscrire l’ambiance de l’époque, la violence, la peur paranoïaque, la chaleur et la musique. Dans une ambiance torride baignée de disco naissante, le réalisateur nous présente un quartier où ses habitants seront bientôt amenés à se méfier les uns des autres. Soit 377 jours d’angoisse (du 29 juillet 1976 au 10 août 1977) filmée sur les lieux même de l’action. Le film se termine mal pour tout le monde...
Tirée du fait divers qui a défrayé la chronique, cette histoire prend place dans une ville bouillonnante, où les communautés tentent de se protéger des dangers qui surgissent de toutes parts mais plongent peu à peu  dans la psychose.
Les médias se font très vite le relais des méfaits du tueur, pour qui l'on utilisera pour la première fois l'expression "Serial killer".
Summer of Sam est plus une chronique qu'une critique sociale, un regard éclairé sur les maux dont souffre notre société, de l'intolérance à la violence en passant par la misère intellectuelle et affective. Tous ces paramètres sont indissociables, à la fois causes et effets d'une descente aux enfers inexorable, qui revêt d'innombrables visages. C'est à ce niveau seulement qu'on constate l'émergence de la haine dont nous sommes tous porteurs.
A voir comme une critique sociale et pour Adrian Brody en Punk !!!.








From Hell d' Allen et Albert Hughes sorti en 2001 est un film interprété par Johnny Deep et Heather Graham.
 En 1888, à Londres, dans les rues mal famées du quartier de Whitechapel, un tueur en série, surnommé Jack l’Eventreur, rôde. L’inspecteur Fred Abberline, agent de Scotland Yard, comprend rapidement que ces crimes procèdent d’une mise en scène élaborée et supposent un "doigté" d’artiste, un sang-froid à toute épreuve et de solides connaissances en anatomie. Le policier, intuitif et visionnaire, dresse patiemment le profil de ce meurtrier hors normes et parvient à gagner la confiance de Mary Kelly, une jeune prostituée. Celle-ci va l’aider à résoudre cette périlleuse enquête.

Encore un film sur Jack l’éventreur... Mais celui-ci est tiré d’une BD homonyme géniale d’Alan Moore et Eddie Campbell. Les puristes préféreront le comic au film, mais... Albert et Allen Hughes utilisent en fait Jack l’Eventreur comme point de départ plus que comme sujet de leur film.
Ils n’essaient pas de trouver qui était le tueur (car ils présentent la "théorie" la plus célèbre) mais plutôt de présenter l’époque Victorienne (distinction de classes, pouvoir aux plus riches...) et l’immonde quartier de Withechapel (pauvreté, saleté...), message social à la clé.
Ils en profitent aussi pour créer de beaux plans au style soigné... et à contrario offrir quelques scènes gores. L’histoire en elle-même est totalement fantaisiste : L’inspecteur Abberline (qui avait 45 ans) est joué par le fringant Johnny Depp, les victimes de l’Eventreur (plutôt jeunes et jolies) se connaissent, le complot royal et Franc-Maçon est de mise, Abberline et Kelly ont une aventure...
Mais le suspense fonctionne bien, et les indices s’accumulent pour se rapprocher du tueur, bien que la fin soit un peu trop prévisible. C'est très... comment dire...rock' n' roll !!!







Monster de Patty Jenkins, film sorti en 2003, est tiré de l’histoire vraie d’Aileen Wuornos.
Depuis déjà longtemps, Aileen, une paumée notoire, erre sans but et survit en se prostituant. Lorsqu’un soir, le moral au plus bas, elle rencontre dans un bar la jeune Selby, c’est le coup de foudre. Pour protéger leur amour et leur permettre de subsister, Aileen continue de se vendre jusqu’à cette nuit où, agressée par un de ses clients, elle le tue.
Wuornos fut condamnée à la peine de mort par injection létale pour avoir assassiné au moins sept hommes en Floride entre novembre 1989 et novembre 1990.
Un film plutôt bon, soutenu par une incroyable actrice, Charlize Theron qui y est franchement impressionnante (même si elle en fait parfois un peu trop) et surtout méconnaissable.
Christina Ricci ,qui joue le rôle de “Selby” ressemble peu -physiquement- à Tyria Moore (de manière intentionnelle, car Moore est toujours en vie et considérée comme innocente de tout crime).
Ce film, bien qu’un peu trop dramatique, est le plus proche de la véritable histoire de Wuornos.
Il trouve des excuses plus que des explications aux crimes de Wuornos (ces victimes sont presque toutes présentées comme des "sales types"), mais ne cherche pas vraiment à la rendre sympathique (ou n’y parvient pas).
Il expose avec raison la pauvreté accablant une certaine Amérique et l’obsession de "Selby" pour l’argent, ainsi que la vie sordide qu’ont menée les deux femmes durant des années, malgré les rêves de gloire de Wuornos.








Enfin Zodiac de David Fincher datant de 2007.
Le film, inspiré par des faits réels, retrace l'enquête sur le tueur du Zodiaque, un mystérieux tueur en série qui frappa dans la région de San Francisco dans les années 1960 et 1970.
Robert Graysmith est un jeune dessinateur du San Francisco Chronicle, un des journaux importants de la ville. Sa vie va basculer le jour où le journal reçoit une lettre revendiquant plusieurs meurtres dans la région. Le tueur présumé, qui se présente sous le pseudonyme du Zodiac, accompagne sa revendication d'une énigme. Grâce, ou à cause, de sa passion pour les casse-têtes, il sera intégré à l'enquête, notamment par Paul Avery, spécialiste des affaires criminelles au journal. En parallèle, les inspecteurs en charge de l'enquête, David Toschi et William Armstrong, feront leur possible pour mettre fin à la série et croiseront plusieurs fois la route du dessinateur. Durant de nombreuses années, le Zodiac se jouera des policiers et des journalistes en accumulant les énigmes, les vraies et fausses revendications, les appels télévisés et les meurtres sans indice.

Inspiré par les ouvrages de Robert Graysmith, ce film montre sa version des faits, qui perpétue certains mythes et contre-vérités. En gardant à l’idée que ce film est inspiré de faits réels mais qu’il présente beaucoup de fiction,... c’est tout simplement un excellent thriller. On ne peut nier
le talent de Fincher qui expose admirablement bien l’horrible brutalité des meurtres, la surprise terrifiée ressentie par les victimes. Ici, rien de glamour ou de grand guignol, le réalisateur mise sur la sobriété. Les meurtres sont d’une violence « sainement » choquante. L’ambiance de l’époque (les pattes d’eph’ comme la peur rampante) est brillamment rendue et le film est servi par une excellente équipe d’acteurs. Un film angoissant et captivant et servi par une pléïade de bons acteurs.

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