Sherlock Holmes vs Jack the Ripper chez Frogwares Game ( PC /Xbox 360)


Petit dernier d’une très longue série de jeux issue et inspirée des grandes œuvres de Conan Doyle, cette nouvelle aventure de Sherlock Holmes vous ravira par sa complexité et son ambiance au summum du sordide. S’il est parfois un peu inégal dans son ensemble et pas toujours au point dans son doublage français, son univers graphique et sonore suffiront à vous entraîner dans une enquête haletante au dénouement original.

Londres 1888, district de Whitechapel, capitale des alcooliques, itinérants et prostituées. La misère la plus totale.
Au 221b de Baker Street, Sherlock Holmes s'ennuie. Aucune enquête intéressante n'attire son attention. Quand le Docteur Watson arrive avec le journal pour lui raconter l'horrible crime qui a eu lieu la veille dans le quartier de Whitechapel, le mode opératoire du tueur ne manque pas d'attirer l'attention du célèbre détective. L’aventure débute dans la résidence du célèbre détective qui s’apprête à vivre un automne plutôt mouvementé.
Holmes et Watson décident de se mêler de l'enquête, menant la leur en parallèle.
Un meurtrier sanguinaire a égorgé une prostituée et sème la mort un peu partout dans la ville.La police peine à trouver une piste sérieuse et les meurtres se multiplient, créant une véritable psychose.
Jack l’Éventreur, le terrible tueur en série fait des ravages dans ces bas-fonds de Londres, à travers les ruelles malfamées, où pauvreté et désolation sont le reflet de ces rues sombres du 19e siècle. Le plus grand détective de tous les temps pourra-t-il découvrir l’identité de ce terrible assassin et réussir à le mettre sous les verrous?

Percez à jour l'un des plus grands mystères de l'Angleterre et découvrez qui est Jack L'Eventreur. Menez l'enquête dans les bas-fonds du Londres du 19ème siècle, fidèlement reconstitués et plus vivants que jamais. Deux modes de vue accessibles à tout moment : en vue externe classique pour ne rien manquer de la scène, ou en vue subjective pour une immersion sans égale.

Disponible sur Pc et Xbox360, ce jeu de facture honnête est un jeu à énigmes et tiroirs.
Vous devrez contrôler Sherlock Holmes et par moment le Dr. Watson durant différentes étapes du jeu.



Lent ( ce n'est pas non plus un jeu d'arcade , et encore moins un jeu d'action), il amène à la reflexion.

Il vous faudra lire les documents récupérés, les rapports de police, sélectionner un objet trouvé, accéder à votre carte (qui ne vous montre jamais votre position actuelle) et le plus important, ouvrir votre tableau des déductions. Ce tableau vous permet de remettre de l’ordre dans vos indices récupérés sur les scènes de crimes. Vous devrez y faire vos propres déductions selon différents choix de réponses offert et lorsque vous aurez trouvé toutes les bonnes déductions, vous pourrez poursuivre votre aventure. La gorge a été tranchée de la gauche vers la droite, le meurtrier est gaucher, la victime a un bleu sous la maxillaire droite, on lui a arraché les intestins, etc.
Ces moments sont amusants et se déroulent sur la scène d’un meurtre.
Vous devrez aussi, bien observer le cadavre à l’aide de votre loupe. Vous y verrez alors des détails que vous auriez pu manquer et qui vous aideront dans vos déductions. Une fois tous les indices en place, vous devrez découvrir le mobile du meurtre.

Vous aurez également à régler certains puzzles. Que ce soit de débarrer une valise, connecter des fils, réparer une lanterne ou assembler une canne, de nombreuses énigmes d’une difficulté acceptable vous attendent. Il n’y a pas que ces puzzles qui vous feront progresser dans votre enquête, le dialogue avec les témoins, la police ou les personnages non-jouables serviront également à éclairer votre lanterne.

En bref une véritable enquête , fastidieuse pour certains, mais avec un scénario tellement intéressant qui nous plonge dans l' ambiance sombre du Londres du 19éme. De par l'atmosphère recréée et la progression logique et immersive du scénario et des énigmes, ce Sherlock Holmes contre Jack L'Éventreur est particulièrement addictif.

Quelques images tirés du jeu :

Docteur H.H.Holmes , le boucher de Chicago




Herman Webster Mudgett (16 mai, 1860 – 7 mai 1896), plus connu sous le nom d'emprunt de « Dr. Henry Howard Holmes« , est très certainement un des premiers tueurs en série américain, peut être le plus prolifique , mais aussi un génie du crime.
Holmes aurait emprisonné et assassiné probablement des centaines d'invités au Chicago hôtel, propriété qu'il a ouvert en 1893 pour l'exposition universelle. Il a admis plus de 200 meurtres , bien que seulement 27 n'aient été confirmés.

Herman Webster Mudgett est né à Gilmanton, New Hampshire. Fils de Levi Horton Mudgett et descendant d'une vieille famille de colons locaux. Il grandit sous une éducation strict prodigué par un père autoritaire , et est un enfant introverti.
Petit ,il subit des mauvais traitements d' autres enfants qui l'obligent, une fois, selon son témoignage, à voir et à toucher un squelette humain. De cette expérience nait sa fascination pour la mort et l' amènera plus tard à étudier la médecine.

Herman Mudgett reçoit son diplôme de l'école de médecine de l'Université du Michigan en 1884.
En tant qu'étudiant, il vole des corps au laboratoire de l'école avec un double objectif, en utilisant leur corps à fins d'expérience mais aussi pour frauder l'assurance,en défigurant les cadavres et déclarant que ces âmes malheureuses aient été accidentellement tuées.
Après avoir reçu son diplôme, il déménage à Chicago ou il pratique la pharmacie. Il commence également à s'engager dans un certain nombre de sombres sociétés immobilières, et affaires louches sous le nom du « H. H. Holmes ".Il vendra même un remède supposé contre l'alcoolisme.

Le 8 juillet 1878, à 18ans, Holmes épouse Clara A. Lovering de Alton, New Hampshire , une jeune femme d'une riche famille qui a payé ses études de médecine.
A l'obtention de son diplôme ,il délaisse Clara et va vivre avec une jeune et belle veuve, qui possédait un certain nombre d'auberges de jeunesse et qui le fait grassement vivre. Il fera un court séjour à New york, où il travaille comme médecin pendant un an et revient ensuite à Chicago.
Il décide d'ouvrir un hôtel, pour l'exposition universelle le 1 mai 1883 et séduira une jeune millionnaire, Myrta Belknap qu'il épouse Le 28 janvier 1887 après avoir définitivement adopté le nom de Holmes.
Etant encore marié à sa première épouse et ce faisant devient bigame. Il tente mollement un divorce de sa première épouse mais ne le mené pas à terme.
Gràce à des faux sous plusieurs identité, il réussit à escroquer 5000$ à Myrta pour se construire une somptueuse maison à Wilmette , dans la banlieue de Chicago.
Puis il obtient la propriété d'une pharmacie appartenant à une riche veuve à Englewood. Il réussi à devenir son amant  et devenu propriétaire de tous ses biens , l'a fait "disparaître".
Il épousera une troisième femme le 9 janvier 1894 et aura également des rapports avec Julia Smythe, l'épouse de Ned Connor, un de ses employés. Julia deviendra l'une de ses victimes.
Holmes était bel homme et savait user de son charme auprès des femmes de la société qu'il n'a aucune difficulté à séduire.

La pharmacie de Holton était situé au coin de Wallace et de soixante-troisième rue, dans la banlieue de Englewood. Holton souffrait du cancer et son épouse s'occupait du magasin. Gràce à son charme, Holmes y trouve un travail et manoeuvre habilement pour racheter le magasin. Une fois Holton mort, Holmes assassine l'épouse et élabore un mensonge pour sa famille et ses amis , leur narrant le déménagement de Mme Holton pour la Californie. Holmes fera de cette pharmacie et du reste de l'immeuble , son hôtel, son "château de l'horreur" comme on le nommera plus tard.
Pour amènager son château, Holmes se tourna vers plusieurs entreprises, qu'ils s'arrange pour ne pas payer, et qu'il quitte même sans avoir achevé les travaux. Ainsi, il est le seul qui connaissait en détail le bâtiment , ses caches et chambres cachées, ses sous sols piégés et ses prisons. 

Le "Château" de Holmes fut terminée en 1892 et l'Exposition de Chicago ouvre le 1er mai 1893. Pendant cette période de six mois ,l'usine de mort de Holmes tourne à plein régime.L' hôtel est complet et le bourreau choisi ses «clients» avec prudence. Elles doivent être riches, jeunes, belles, être seule et ne pas recevoir de visites à l'improviste d'amis ou de parents.
Le rez de chaussée relativement normal , outre l'accueil est composé de boutiques comme la pharmacie ou une bijouterie , mais Holmes installa au sous-sol et dans les étages supérieurs des centaines de pièges, des escaliers qui ne mènent nulle part, des chambres secrètes, des portes coulissantes, des labyrinthes et des passages secrets à partir desquels il épie ses clients.
C'est un labyrinthe de plus d'une centaine de salles sans fenêtres avec des portes qui s'ouvrent sur des murs de brique et ou qui ne peuvent être ouvertes de l'extérieur
Caché sous le plancher, un système ingénieux électrique permet gràce à un tableau d'affichage caché dans le bureau de Holmes, de détecter le moindre mouvement de ses futures victimes. La simple ouverture d'un robinet de gaz peut asphixier les occupants de quelques chambres.

Holmes utilisera une variété imprèssionnante de machines de torture "spéciales", plongeant ses victimes dans une fosse remplie d'acide, ou les enchaînant à un presse rotative qui lentement leur écrase les os. Certains sont simplement enfermés à clef dans des chambres à coucher insonorisées et laissés à une mort certaine.
Aussi normal que cela paraisse , il pratique les autopsies même si la victime est toujours en vie.
Les corps des victimes sont ensuite méticuleusement disséqués, dépouillés de chair, et vendus aux écoles médicales. Holmes a également incinéré une partie des corps ou placé dans de la chaux vive.IL a eu deux fours géants aussi bien que des puits d'acides, des bouteilles de divers poisons. il a même expérimenté l'avortement sur plusieurs de ses « patients ».
Lorsque la police fouilla le château , elle découvrit des chambres dont les murs ou plafonds mouvant pouvait broyer les victimes, des chambres à gaz, les pièges qui activaient toutes sortes de lames ,de fléchettes empoisonnées, ou de coups de feu. Dans une pièce, surnommé "le donjon, a été installé un nombre impressionnant d'instruments de torture. Holmes en médecin sadiques avait recrée un musée de la torture comparable à la Tour de Londres.

Avec la fin de l'Exposition Universelle, le chiffre d'affaires de l'hôtel est en chute libre et bientôt Holmes a besoin d'argent.Il arnaque encore une fois l'assurance en brulant le dernier étage de l'hôtel et lui réclame 60000$.Mais les assureurs découvrent que le feu a commencé dans six endroits différents de l'hôtel et Holmes s'enfuit au Texas, où il vivra d'arnaques.
il « hérite » d'une propriété appartenant à deux soeurs ,héritière d'un chemin de fer, qu'il a assassiné après avoir promis le mariage à l'une comme à l'autre. Là il cherche à construire un autre « château » mais bientôt abandonne son projet, trouvant le cadre légal Texan très "inhospitalier".
 Il a continué à se déplacer à travers les Etats-Unis et le Canada, et il semble qu'il ait continué à tuer, les seuls corps découvert dans cette période étant ceux d'un complice et de trois de ses enfants .

Il est arrêté en 1894 ,la police ayant découvert son implication dans une fraude à l'assurance-vie avec l'associé d'affaires qu'il a assassiné, Benjamin Pitezel .Ce dernier a accepté de truquer sa propre mort de sorte que son épouse puisse toucher $10.000, et qu'elle devait partager avec Holmes.

La police de Chicago décide de fouiller le château d' Holmes qu'elle soupçonne d'autres disparitions et meurtres,au même modus operandi.


Après que le gardien du château l' ait informé qu'il n'ait jamais pu être autorisé à nettoyer les planchers supérieurs, la police effectue une recherche complète sur plusieurs mois dans les étages et sous-sols de l'immeuble et y découvre les atrocités commises .
Un feu d'origine inconnu détruit totalement le bâtiment le 19 août 1895.

Le nombre des victimes de H.H.Holmes a été estimé entre 20 à 100, jusqu'à 230, si on se base sur les disparitions inexpliquées de cette époque et le témoignage des voisins qui ont rapporté l'avoir vu accompagné de jeunes femmes non identifiées.Le seul nombre vérifié est 27, bien que la police ait commenté que certains des corps retrouvés dans le sous-sol étaient tellement démembrés et décomposés qu'il était difficile d' en établir un nombre exact. L'immeuble a aussi brulé avant qu'une recherche approfondie soit terminée.
Les victimes de Holmes étaient principalement des femmes, mais aussi quelques hommes et enfants.


Holmes a été inculpé pour le meurtre de Pitezel, et après ses aveux pour 27 meurtres commis à Chicago, Indianapolis et Toronto, et six tentatives de meurtres .
En prison , il perçu 7.500$ d' "Hearst Papiers" en échange de l'écriture de sa biographie.

Après un procès houleux , il est condamné à mort à 35 ans par le tribunal de Philadelphie et le 7 mai de cette année, il est pendu à la Prison du comté. A cause de la corde mal placée , le cou ne s'est pas rompu instantanément, provoquant une agonie douloureuse de plus de 15 minutes.
Pour empêcher son corps d' être mutilé ou volé ,Holmes demanda à être enterré dans un cercueil rempli de ciment. Il le fut dans une fosse deux fois plus profonde et remplie elle même de ciment . La tombe ne fut ni marquée ni identifiée. Les avocats d' Holmes rejetèrent 15.000 $ d'un institut médical désireux de s'offrir le cerveau de l'un des premiers meurtriers en série  de l'histoire américaine.

Intime Pulsion de Minette Walters



Acid Row est le surnom cruel de Bassindale Row, un groupe d' immeubles HLM de banlieue , une "barre" d' ensembles de logements sociaux comme il en existe partout à la périphérie des grandes villes de Grande Bretagne comme d'ailleurs à travers le monde.
Il est rempli de familles monoparentales à faible revenu, de chômeurs, d' immigrés , d' infirmes et de personnes âgées. Mais Acid Row est une cité qui abrite aussi son lot de  jeunes désoeuvrés ou la faible alphabétisation, la consommation endémique de drogue et d'alcool cotoyent une violence banalisée , faite de menaces, rackett, vandalisme et autres crimes et qui font le quotidien de cette misère sociale.
Acid Row est aussi un désastre architectural qui est en latence d' une catastrophe à venir. Mal conçu avec seulement quatre entrées et sorties de secours qui lorsqu'elle  sont bloqués piègent les uns à l'intérieur , et les autres à l'extérieur. Un catalyseur pour un émeute à grande échelle et trois personnes mourront et des centaines seront blessés.

Ce catalyseur c' est un pédophile dont la police pense qu'il est une menace minime pour la communauté et qui est relogé dans ce quartier sans concertation avec ses habitants. En Angleterre, ces criminels ne sont pas coupés du monde. Chaque semaine, un groupe de travailleurs sociaux a la lourde tâche de veiller sur eux,  vérifier leur bien-être et leur prodigue des conseils.
Et un jour, c'est justement un de ces travailleurs qui évente ce secret. Cet agent aigri s'occupe de Mélanie, une mère célibataire enceinte d'un quatrième enfant, qui n'est pas exactement l' image de la mère parfaite . Dans un moment de rage, le travailleur social, menace et présage que les enfants, livrés a eux-mêmes dans la journée , soit les cibles de ce voisin pédophile . Melanie choqué , en informera le comité de quartier pour organiser une manifestation.
Quand une fillette de dix ans est portée disparue, la situation devient explosive. Les gangs d'adolescents s'en mélent et la violence prend le pas sur la raison ; barricadant les entrées et empèchant la police de prendre le relais. La foule mènera sa propre recherche de la petite fille, ce qui donnera un dénouement surprenant.

Ce huitième roman de Minette Walters aborde de front un problème contemporain qui est celui du relogement des pédophiles. Ecrit aprés l' Affaire Sarah Payne , jeune fille assassinée par un pédophile récidiviste qui a bouleversé le royaume-uni et suscité émoi puis la controverse sur la responsabilité des services sociaux. La presse s 'était  alors relayé pour établir une liste des noms et adresses des pédophiles reconnus sur le territoire anglais. Walters utilise ce phénomène comme intrigue de ce roman.

Intime Pulsion est un roman dur qui aborde un sujet terrible.Incisif , sombre et sociologiquement inquiétant. Il pose quelques questions difficiles sur la société moderne. Est-il sage de faire cohabiter tous les «perdants» de notre société dans le même lotissement ? Qu'en est-il de ceux que nous ne voulons pas ? Est ce que le noms de tous les délinquants sexuels doivent être rendus publics, ainsi que leurs adresses? Ou va donc  le droit à la vie privée? Et ce que l'autodéfense est la solution contre ceux que la communauté croit être des criminels? Et est-ce toujours justifié?

Ce livre porte un regard sur nous même.
Minette Walters explore aussi l'origine du mouvement de foule. Elle commence par la fin indiquant le résultat de ce qui s'est passé, sans donner trop de détails. Lorsque l'histoire progresse et conduit à l' émeute et aux événements qui en découlent, il y a un tableau plus complet. Tout le monde dans Acid Row est convaincu du bien-fondé de l'acte . En colère contre eux-mêmes et la société, ils ont  la parfaite excuse pour frapper et déclencher cette chasse aux sorcières. Walters expose l'étroitesse d'esprit de certains individus et leur hypocrisie. Rien n'est hors-limites.

Au prime abord les personnages sont sympathique, exception faite d' un ex-détenu noir qui deviendra héros malgré lui . Au début, il n' y a pas vraiment de personnages qui se détachent des autres.Seuls évoluent les agitateurs de foule et ceux qui , par peur , restent blottis dans leurs foyers. Les haines enfouies et les ressentiments transparaissent petit à petit, indiciblement jusqu'à atteindre leur paroxisme.Personne n'en sortira grandi.
Ce livre montre aussi ce qui se passe dans une société socialement  fermée. Ces habitants craignent l'extérieur, envient, ou en veulent aux autres. A l'inverse , les intervenants , travailleurs sociaux, auxiliaires de santé , policiers, méprisés et craints , ne laisse, eux mêmes aucun sur leur ressentiment et ce sentiment de mépris nourri la paranoïa des habitants.

Une fois de plus, Minette Walters a réussi à écrire un roman captivant et vrai. Dès la première page votre attention est capté et  jamais ne sera lâché. Mais plutôt que d'écrire un thriller traditionnel, elle a choisi d'écrire un roman aussi authentique que possible qui aborde les questions sociales sans fioritures. Pour cette raison, le livre peut ne pas plaire à certains mais Walters a créé un mélange intéressant de personnages, en combinant plusieurs narrateurs et leurs points de vue; en juxtaposant rapports de police et  articles de journaux, et relate ainsi un fait divers sordide et non une fiction romanesque.
Je recommande à tous un des meilleurs livres que j'ai lu l'année dernière.

Argent facile de Donald Westlake



Josh Redmont est juste un gars ordinaire qui vit une vie des plus ordinaires entre un boulot ordinaire et sa femme et son fils qu'il trouve bien malgré eux, sérieusement ordinaires.
Mais Josh est tenaillé par un remord insoutenable, parce qu'il n'a pas eu le courage de faire ce qu'il aurait fallu bien des années auparavant.
Sept ans plus tôt, il a commencé à recevoir des chèques mensuels de 1000 $ d'une obscure officine gouvernementale ,"United States Agent".
Il a essayé de contacter et d' informer de son erreur cette agence, mais sans succès. L'adresse postale est à Washington DC mais il lui manque un numéro de rue et personne ne répond au numéro de téléphone indiqué sur le chèque. Alors, parce qu'il a besoin d'argent, il  fait la chose la plus prévisible et encaisse ces chèques,chaque mois pendant sept ans.

Maintenant que Josh a un emploi bien rémunéré, et qu'il n'a plus besoin de combler les fins de mois difficiles , il continue , par habitude de toucher ces 1000 dollars mensuels.
Sait-il qu'il a été recruté sans le savoir "comme espion dormant " par un homme sans scrupules , nommé Nimrin, qui décide de "l' activer".
Nimrin , à l' origine , a «recruté» six jeunes hommes, dont trois n'ont jamais encaissé leurs chèques. Les autres recrues n'ont pas eu autant d' éthique. Le quatrième a été assassiné. Le dernier, Robbie Mitchell, un acteur est un personnage aux antipodes de Josh.

Argent Facile est une lecture divertissante, totalement  invraisemblable, mais des plus agréable à lire.
Le personnage de Josh, qui est foncièrement un gars honnête, a fait une erreur stupide mais, sans mauvaise intention. Mais c'est une personne servile obligé d'affronter ses peurs et de déterminer sa véritable identité. Parce que malheureusement Josh commence par croire qu'il est un véritable espion avant de recouvrer ses esprits.
La première chose qui lui est demandé est de permettre que son appartement de l' Upper West Side New Yorkais soit utilisé comme «planque», lorsqu'il n'y est pas,   ce qui ne présente pas vraiment de problème. Une autre fois,on lui demande de stocker armes et uniformes militaires à son domicile.
Josh se rend compte que les "United States Agent " est un groupuscule anti-américain, composé de radicaux , lorsqu'il découvre qu'il est partie prenante, d'une tentative d'assassinat sur un haut - dignitaire de Kamastan .

C'est en apprenant de Robbie Mitchell , " Mitch" - un homme inventif et beaucoup plus solide qu'il n'y parait - que Josh met de côté sa passivité naturelle afin de se battre pour la vie de sa famille, qu'il sait menacée et de contrecarrer cet assassinat.
Mitch Robbie, l'acteur, embrasse l'ensemble de ses rôles avec finesse et  justesse , s'adapte à toute situation, qu'il faille séduire ou harceler. C'est un acteur né , capable de s' adapter à toutes situations contrairement à Josh. Et surtout, il n'a pas de famille , lui ,  qu'il a mis dans la confidence au risque de la mettre en danger !

Ce Thriller vous donnera quelques heures de lecture le sourire aux lèvres garanties. Le style est peut-être lèger et  trés parodique mais Argent facile est un thriller au rythme rapide dont le sujet est peut être aussi l' évocation de l' honnêteté et comment repousser ses limites.
Westlake , tout en combinant bouffonneries et absurde , avec l'humour qu'on lui connait jette une lumière nouvelle sur cette vieille homélie qui dit qu'on ne reçoit jamais rien sans rien !

Avec plus d'une centaine de romans, Donald Westlake , écrivain à l' humour cynique et décapant appartient à la génération des grands maîtres du polars américains au coté de Burke ou d' Ellroy. Il est mort l'année dernière à l'age de 75 ans.

Delirium Tremens de Ken Bruen



Lire c'est aussi voyager facilement et simplement, s'immerger dans d'autres littératures...et d'autres ambiances.
Alors quand Ken Bruen nous guide ,ce n'est pas non plus un voyage de tout repos. Avec Delirium Tremens, c'est l'Irlande notre destination , le pays du whiskey et de la Guinness mais le Galway de Bruen n'est pas vraiment le paradis touristique qu'essayent de nous vendre les voyagistes pronant la beauté irlandaise. Les rues sont sombres, enfumées , dangereuses et à vrai dire le climat malsain qui y regne nous fait plus penser au New York sale et pollué de ses ghetto.

Et si vous pensiez avoir tout lu concernant les détectives à la bouteille facile, c’est que vous n’aviez jamais mis les pieds au Grogan’s ,le plus ancien pub de Galway pour y rencontrer sa population indigène et surtout, Jack Taylor, notre alcoolique consentant, qui y passe le plus clair de son temps au point d'y avoir déménagé son bureau.
"C’est le plus ancien pub de Galway à ne pas avoir changé. […] J’aime ce pub car c’est le seul qui ne m’a jamais interdit l’entrée. Jamais, pas une seule fois. […] Aucune décoration au bar. Deux crosses de hurling (?) sont croisées au-dessus d’un miroir tacheté. Plus haut encore, il y a un triple cadre. On y voit un pape, saint Patrick et John F. Kennedy. JFK est au centre. Les saints irlandais. Autrefois, le pape occupait le poste de centre, mais après le concile du Vatican, il s’est fait virer. Maintenant il s’accroche à l’aile gauche."
L’ Irlande résumée en quelques mots.

Jack est un ex membre de la Garda Síochána, un compromis Irlandais entre milice et police. Après avoir été viré de celle-ci pour alcoolisme patenté, il est devenu une sorte de dètective, le statut de privé n'étant pas reconnu et n'ayant aucune existence légale en Irlande.
Selon ce "qu'on en dit" son petit penchant pour le Brandy au café allongé ( le contraire serait anecdotique) et les pintes de Guinness,était si problématique au sein de la police au point d'en devenir dangereux pour elle même.
Depuis, il passe ses journées au pub en attendant qu'on le réclame pour résoudre quelques petites affaires.Et ce n'est pas forcément un hasard si Bruen emprunte le nom de ce bar à celui fréquenté à New York par Matt Scudder , personnage principal de l'excellente série de Lawrence Block.Il existe de nombreuses similitudes entre les deux détectives : ce ne sont pas officiellement des privés, les deux alcooliques traînent leur carcasses dans un bar miteux, et vivent dans un hôtel résidentiel.
Jack Taylor est un personnage imbibé certes, quelque peu désespéré,mais aussi et surtout un bibliophile passionné et Ken Bruen prend plaisir à jouer avec les mots , les citations et références à d'autres grands auteurs tels que McBain et Pelecanos.
Un hommage, oui, mais peut-être aussi un pied de nez.
Car Jack est plus que l'idéal anti-héros, il est l'anti-tout ; ne trouvant aucun espoir dans cette société et surtout étant persuadé qu'il n' y aura aucune chance de rédemption.
D'ailleurs la majorité des gens qu'il connaît ou rencontre sont des psychotiques ou des tordus, et lui-même n'est pas sans tache.

Eclusant une bière, l'écume au lèvre ,il est un jour approché par une femme qui ne croyant pas au suicide de sa fille Sarah, lui demande d'enquêter. Alors ,Jack fouille, questionne, dérange...enfin entre deux cuites ( il passe le plus clair de son temps inconscient )...Mais ce n'est pas du gout de tout le monde car les choses ne sont pas aussi claires qu'il aurait espéré .Un certain nombre de jeunes femmes se sont suicidés, bizarrement au même endroit...Et un ami finit par être assassiné.
Jack va devoir relevé un énorme défi , celui de rester sobre , du moins le temps de découvrir la vérité et tenter de ne pas devenir la prochaine victime.

Ce polar est complètement atypique , et prend à revers toutes les règles établies,l’intrigue  y est limitée au strict minimum mais surtout parce que Jack, ivre la plupart du temps, n’y à qu’un rôle mineur et que tout se résout finalement sans lui !!!
Mais il faut découvrir la plume aiguisée de Ken Bruen, c'est cela la surprise : une prose vive et acérée, pleine d’humour et de dérision, douce et amère à la fois.
Et une histoire pleine d’humanité et simple ( ne chercher pas un  trame alambiquée ).Mais un récit qui se concentre plus sur les luttes internes de son personnage principal , Souvent dérangeant et drôle à la fois.

Delirium Tremens, est un roman au style vif et à l'écriture rapide, que l’on avale en un rien de temps et que l’on finit quelque peu groggy et irrémédiablement dépendant !


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