La voix d' Arnaldur Indridason


Ce n'est plus de saison (Noêl est déja loin derrière nous) mais pourquoi ne pas évoquer l'Islandais Arnaldur Indridason et cet affaire de Pére Noël assasiné.

Indridason a été une découverte en ce qui me concerne.
J'ai adoré 'La Femme en Vert' et aussi 'La Cité des Jarres'.

Pour ce dernier roman traduit en français,LA VOIX , j'ai été pris par ce récit lent à la faveur de l'hiver artique.
On dirait que l'inspecteur Erlendur est engourdi par le froid et que rien ne s'y passe.
Erlendur, c'est un peu l'Adamsberg de Vargas dont je parlai dans mon précedent article, bourru, lunaire et taciturne. Un humour beaucoup moins présent dans ce roman mais qui touche de son coté glacé.
C'est pourtant un bon roman, avec des personnages complexes, un réalisme parfait et un passé très secret et très pesant qui fait régner une ambiance de plomb sur ce roman bien noir.

Quelques jours avant Noël, dans un palace de Reykjaviik, le portier Gaudlaugur (endossant occasionnellement le costume du Père Noël pour la fête des enfants) est retrouvé assassiné dans un cagibi qui lui servait de domicile depuis plus de vingt ans dans la cave de l'hôtel.
Toute cette histoire est sordide. Du début à la fin. Cela commence par des détails anodins qui empirent et empirent jusqu'à devenir incontrôlables.

En Islande le temps suspend son vol alors ne soyez pas perplexe lorsqu’Erlendur, ayant trouvé dans la maison de la victime ,une photo d'un enfant que l’on découvrira mort trente ans passé, décidera d'orienter les enquêtes sur des faits arrivés dans les années 60.
Erlendur a le chic pour disposer d’un sens tellement intuitif pour suivre une piste qui, apparemment, n’a rien à voir avec l’homicide mais qui le placera sur la bonne voie. Un fait récurent qu'on retrouvera dans " la femme en vert " ( que d'ailleurs je conseille aussi..)

Dans ce roman le commissaire dévoile beaucoup de ses tourments existentiels autour d'un certain traumatisme culpabilisant de son enfance qui le poursuit et ampute son aptitude à la joie de vivre : la disparition du frère en pleine tempête et la dépression du père, son mariage désastreux, sa fille droguée qui s'est réfugiée dans les bas fond, se prostitue et pense au suicide.
Et une histoire parallèle d'abus d’enfant sur laquelle enquête Elinborg, l'adjointe.
Pour Erlendur, rien ne va. En effet, seul et mélancolique, il décide de s’installer à hôtel et de passer la Noël loin de chez lui.
Très peu d'action, presque rien. Tout se déroule, lentement, dans un lieu fermé. La trame policière n'est pas particulièrement captivante, sans grandes surprises mais ce roman qui est plus une histoire sur les rapports familiaux, surtout entre père et enfants, reste de toute façon fascinant pour le personnage du commissaire, pour les étranges hôtes et les étranges employés de l'hôtel, surtout pour la belle écriture d'Indridason.

La personnalité d'Erlendur correspond au profil-type du «héros» de bon nombre de polars qui ne trouve d'échappatoire que dans l'exercice de ses fonctions où il se réfugie...Quoique...
Parfois le lecteur se demande si notre héros va pas se jetter par la fenêtre de cet hotêl qu'il squatte sans vergogne, se coupant réellement du monde ce soir de noêl.

Un grand roman bien ficelé avec des personnages attachants et des indices lancés çà et là...
Bonne prose, bon suspense … bref, bon thriller qui nous vient du froid.

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